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Un programme bâtiment bas carbone en BIM

BIMEO est engagé au côté de Fluditec (bureau d’études spécialisé thermique et fluides installé en Bretagne) dans un programme de conception construction de 2 collectifs de 20 logements et 8 maisons individuelles sur la commune de Orvault (44). Cet investissement réalisé par La Nantaise d’Habitations et CoopLogis, a pour objectif d’atteindre le niveau BBCA et une exigence E3/C2 sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV).

Besoin d’une forte collaboration mis en évidence

L’équipe de maîtrise d’œuvre composée de IC Bois (constructeur – 56) et de Vendredi Architectes (44) engagée sous un mandat de contractant général, a décidé d’utiliser le modèle BIM pour structurer la qualification de la performance énergétique et environnementale. Ce projet met en évidence la nécessité d’une forte collaboration entre les acteurs du projet pour assurer une maîtrise des indicateurs. En effet, si depuis plusieurs mois les bureaux d’études thermiques se sont vu missionner des calculs ACV (Expérimentation E+C-), il apparaît que cela nécessite une connaissance pointue de tous les corps d’état du bâtiment. La logique voudrait que le bureau d’études réalise les calculs de données renseignées par l’ensemble des acteurs du projet, en particulier l’économiste.

L’expérience de ce projet démontre l’importance des outils collaboratifs openBIM pour assurer le suivi des indicateurs.


Interopérabilité et durabilité

L’utilisation d’une plateforme openBIM capable de gérer l’interopérabilité entre les outils métiers parait indispensable pour appréhender la dimension « durable » du projet. Le calcul ACV prend en compte de nombreux critères (matériaux, systèmes, VRD, chantier, évacuation …).

Les projets sont souvent contraints par des jalons réduits dans le temps, et les orientations techniques sont prises rapidement. L’ACV est un item de plus dans l’acte de décision. Il faut donc des outils dans lesquels l’information n’est saisie qu’une fois, partagée et intégrée automatiquement aux différents calculs.

Actuellement aucune solution collaborative n’existe sur le marché pour fédérer une équipe sur l’ACV. Le PTNB a lancé un AAP en décembre 2017 sur la base d’une expérimentation de l’utilisation du BIM dans le calcul E+C-. Le projet cité a été retenu pour cet AAP, mais nous avons décidé de décliner l’offre pour des raisons économiques.

Si le format IFC4 possède les différentes propriétés environnementales – qui ne sont pas présentes dans l’IFC2x3-, elles ne sont pas encore utilisées par les logiciels de calcul E+C-. Il reste donc encore du travail pour faire de la maquette numérique un outil openBIM sur le thème environnemental.



Solution collaborative et workflows associés

BIMEO (plateforme openBIM) travaille sur une solution collaborative de ces informations entre, le quantitatif de la maquette IFC, l’enrichissement des critères environnement (base INIES) et les éditeurs de logiciel ACV.

La première étape consiste à définir un workflow des différentes informations nécessaires au calcul de l’ACV. Par la suite un processus permettra de définir le niveau de responsabilité des informations entre les acteurs afin de s’assurer la fiabilité des informations. Une des plus grandes contraintes réside dans la conception des objets multicouches.

En effet, prenons l’exemple des murs. Un mur est une famille dans laquelle différentes couches constituent l’objet (voir photo 1). Chaque couche possède ses propres caractéristiques environnementales. Or un objet IFC ne possède qu’une série de propriétés environnementales, alors que chaque couche (matériaux) est caractérisée par leurs propriétés intrinsèques (Voir photo 2). Qui plus est, chacune des couches peuvent être classées dans des sous-lots différents de la méthode de calcul Carbonne (voir lien en fin d’article). Par exemple, l’isolant fait partie du sous-lot  « 5.2 Doublages mur, matériaux de protection, isolants et membranes » alors que le porteur fait partie du sous-lot « 3.3 Éléments verticaux – Façades ». Dans notre exemple, en l’état nous ne pouvons pas affecter l’objet à une classification de la méthode de calcul carbone.

Photo 1

Photo 2

Par contre nous pouvons envisager enrichir et affiner les calculs en phase avec les LOD (Level Of Developpement) des objets BIM à condition que ceux-ci ne soient pas conçus en multicouche.


En conclusion

S’il est évident que la démarche BIM facilite le calcul ACV par la précision des informations et sa conception progressive et collaborative, il n’est reste pas moins que le suivi des performances environnementales d’un projet, dans le modèle de calcul Carbone défini dans l’expérimentation E+C-, reste très complexe et nécessite des temps de saisie et contrôle important.

Pour approfondir la discussion, nous donnons rendez-vous aux lecteurs à Passi’bat le 20 et 21 mars mais aussi au BIM World 2018 sur le stand de BIMEO (N°569). Sujet à suivre dans les prochains mois …

Sources :

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